24. CHRONIQUE : Outrun the wind.

mai 14, 2020

Liseuse Tea posée sur un tronc d'arbuste.
“But nobody can beat fate—not even her. Nobody can outrun the wind.” - Elizabeth Tammi.

Un grand merci aux éditions Flux et à Netgalley US pour ce SP.

J’ai demandé à lire Outrun the wind il y a longtemps, très longtemps. Et je n’avais pas pu lire ce roman avant qu’il se retire de ma liseuse (qu’il se périme, en quelques sortes). Mais je souhaitais toujours le lire et j’ai profité du confinement pour me le procurer et m’y mettre enfin ! Clairement, le vocabulaire m’a posé problème, je suis toujours très lente pour lire en V.O. mais j’ai adoré mon rendez-vous quotidien d’une trentaine de pages avec Atalante et Kahina.

Outrun the wind est une réécriture libre du mythe d’Atalante. L’autrice a gardé quelques personnages mythologiques et en a ajouté de nombreux autres. De quoi ça parle ? Atalante a été élevée par des chasseurs, elle est réputée pour sa puissance, sa combativité, et elle va participer à une grande chasse, celle du sanglier de Calydon. Son destin change lorsqu’elle est sauvée par une chasseresse d’Artémis, tout ce qu’elle avait prévu pour son avenir s’effondre. De son côté Kahina est missionnée par la déesse de la chasse et se retrouve propulsée dans la vie d’Atalante.

Il y a une belle représentativité dans ce roman, c’est un véritable plaisir. La Grèce était un point de rencontre, « le centre du monde », et les personnages d’Outrun the wind sont d’une belle diversité, qui ne choque personne. C’est beau. Kahina par exemple a la peau noire et s’y réfère très souvent. Son personnage est très intéressant, très bien construit. On voit son cheminement de vie se dérouler au fur et à mesure que l’histoire avance. On vit au même rythme qu’elle et c’est passionnant.

Atalante est un peu développé, mais principalement au niveau de sa famille, de ses origines. Ses chapitres sont plus courts que ceux de Kahina, probablement car l’autrice ne voulait pas aller trop loin dans son interprétation d’une héroïne mythologique. Mais elle tient une place toute particulière dans le roman, et on s’y attache également. C’est assez rare d’aimer autant chaque point de vue, il y a généralement toujours un personnage que l’on préfère, ce n’est pas spécialement le cas ici. Chaque nouveau point de vue était de belles retrouvailles.

Il en va de même avec tous les personnages secondaires : les chasseresse, la famille. J’ai d’ailleurs eu le cœur brisé et je suis certaine qu’à un moment (ou plus), ce sera également votre cas. Nicoleta, Isadora, Phelix, Nora, je crois bien les avoir tous appréciés. Seuls les Dieux, comme à leur habitudes, se déchirent en emportant le destin des humains contre leur volonté, tels des pions dans un jeu gigantesque. Le personnage d’Artémis semble légèrement édulcoré mais Apollon est horrible et sans vergogne. Et même certains personnages que l’on peut détester paraissent soudainement pas si affreux à ses  côtés.

J’ai beaucoup aimé la manière d’écrire de l’autrice, ses dialogues, les scènes dans la nature, les sentiments embrouillés qui se démêlent au fil du temps. J’aime également beaucoup les tropes « ennemies to lovers » (d’ennemis à amoureux), donc j’ai vraiment accroché à l’histoire entre Atalante et Kahina. Mais je vous préviens juste que si vous attendez des scènes olé-olé, vous risquez d’être déçu.e.s., c’est doux et beau. J’ai adoré.

Au niveau des thèmes, ils sont nombreux. Déjà tout le côté mythologique de l’ouvrage est très bien mené, tout en filigrane si l’on peut dire. Il y a une grande place pour la question de la famille, d’origine ou celle que l’on se compose au fil du temps. L’endroit où l’on se considère chez soi, ce qu’il faut pour se trouver soit même, répondre à des questions qui nous ont toujours taraudées. Mais également la volonté d’échapper à ce qui semble être son destin, la place de la déité dans la Grèce antique et celle de la Pythie de Delphe. Et bien sûr, la présence d’une belle diversité, tant des personnes racisées que de la place de l’amour, ici sapphique, dans un monde antique.

Cependant, je tenais à vous faire un point autour des triggers / déclencheurs de traumatismes, comme je le fais désormais assez régulièrement. A la lecture d’Outrun the wind, il est fait mention d’enlèvement, d’abus, de tentative de viol (voire plus), d’abandon et de pas mal de morts (animales et humaines).

En conclusion, je suis ravie d’avoir envie pu lire ce livre et je ne peux que vous le conseiller. L’écriture est riche, intéressante, les personnages porteurs et bien construits. Nous sommes transportés dans cette réécriture passionnante. Je n’ai pas encore vu d’annonce pour une potentielle traduction, mais si vous lisez en anglais, foncez ! (Et finalement, même moi qui suis une débutante, je m’en suis bien sortie donc vous pouvez le faire vous aussi !)

Maxxie.

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10 commentaires

  1. Pourquoi pas :)

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  2. Je ne lis pas en VO, beaucoup trop d'efforts lol Mais j'aime beaucoup l'univers !

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  3. Réponses
    1. J'ai adoré, j'espère que tu céderas à la tentation !

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  4. Réponses
    1. Comme pour Vampilou, j'espère que le livre sera prochainement traduit !

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  5. Ohhh, tu me tentes bien là :D
    Je note =)

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Les textes et photographies sont la propriété intellectuelle d'A.S., connue ici sous le pseudonyme de Maxxie.

Le portrait est un dessin de Lise, merci beaucoup ♥