22. CHRONIQUE : Tiny Pretty Things.

avril 17, 2020


Ordinateur avec la page NetGalley ouvert sur un canapé, plaid Harry Potter.
"Ne vous y trompez pas : je me suis battue longtemps, et durement, pour voir ce jour arriver, j’ai versé des larmes, de la sueur et du sang, je me suis privée a la moindre occasion. J’ai mérité d’être là" - Sona Charaipotra et Dhonielle Clayton. 
Une petite histoire avant de poster ma chronique : j’ai terminé ce roman le 31 juillet 2019, dans la foulée j’ai écrit une partie de ma chronique, mais je souhaitais avoir du temps pour la relire, la réécrire et la poster. Sauf que je ne l’ai pas fait et que mon article s’est finalement perdu dans les limbes de l’informatique et que j’ai été in.ca.pa.ble de le retrouver. Jusqu’à aujourd’hui, alors que j’avais réécris une chronique. Je vais donc mixer les deux pour essayer de vous partager mes sentiments à chaud et ceux écrits avec le recul en me basant sur mes notes de lecture.

Un grand merci à Hachette et Netgalley pour la lecture de ce roman qui ne m’a pas laissée indifférente.

Tiny Pretty Things  est un roman jeunesse parle du monde des jeunes ballerines. Dans une école à New York, les meilleures d’entre elles décrochent les plus beaux rôles. Leur futur se joue. Tant et si bien que certaines ne reculent devant rien pour éliminer une adversaire potentielle. Lorsque Giselle, une adolescente noire arrive dans l’école et décroche un rôle prestigieux, c’est le choc et les jalousies, teintées de racisme, éclatent au sein de l’académie. On y rajoute quelques histoires de cœur, du mystère, et le tour est joué.

Autant le dire tout de suite, j’ai eu beaucoup de mal à lire ce livre lorsque je l’ai eu. Je devais lutter contre un retour de mes troubles alimentaires, confortés par la maladie et la fatigue et j’ai très mal vécu certains chapitres de ce roman. Je l’ai mis de côté pendant presque deux mois, sans compter le temps pris et la difficulté que j’ai rencontré à écrire puis publier cette chronique. Ce roman contient plusieurs TW (trigger warnings ou éléments déclencheurs – phobies et autres) : troubles du comportement alimentaire, prises de drogues, abus moral, et sous-entendus pédophiles. D’ailleurs, attention vraiment : si vous êtes émétophobe, passez votre chemin.

Ce roman est accessible à la lecture des adolescent.e.s dès 14 ans si l’on se fit au site de la Fnac. Je ne suis pas sûre que l’on ait le recul nécessaire, à cet âge, pour ce rendre compte que la violence de ce livre. Dans notre Société, on demande aux jeunes filles et femmes d’être toujours plus minces pour être « plus jolies ». Ici, la plupart des personnages mangent peu,se contentent d’un thé ou encore renvoient leur repas. Il y a bien la figure de l’infirmière qui impose de ne pas descendre en dessous d’un certain poids, mais le roman étant écrit du point de vue des danseuses, on ressent principalement l’agacement de ces dernières et l’on assiste à leurs combines pour peser un peu plus lourd lors de la pesée hebdomadaire.

Je pense qu’il aurait été important d’avoir au moins un message au début ou à la fin du livre pour préciser que si la personne qui a lu ce livre se reconnaît dans ces comportements alimentaires, il est important de contacter son médecin traitant ou au moins une ligne d’écoute. J’en profite pour vous donner les numéros du Fil santé jeunesse 0800 235 236 et d’Anorexie Boulimie Info Ecoute : 0810 037 037. Prenez soin de vous.

Peut-être que ce roman m’a également un peu trop parlé sur le plan personnel. J’adore la danse, je continue à adorer ça, à voir des ballets lorsque j’en ai l’occasion, à voir tous les films de danse que je trouve, à danser quand je suis seule à la maison mais la tension décrite, les dramas, les coups dans le dos, c’est ça. C’est exactement ça, et dans une très prestigieuse école de ballet, cela doit être pire encore. La description et les mots de Sona Charaipotra et Dhonielle Clayton sont frappants de réalisme. Alors oui, ça peut être étrange de se dire que l’on n’a pas aimé quelque chose d’ultra réaliste mais l’avis est subjectif et je suis persuadée que c’est exactement l’ambiance que je n’ai pas apprécié qui va transformer cette lecture en coup de cœur pour certain.e.s.

Maintenant que j’ai étalé tout ce qui m’a véritablement gêné dans l’ouvrage, et qui est principalement lié à mon vécu ou aux sensibilités des lecteurs, je peux parler des points positifs. Lorsque je l’ai repris, j’ai lu les 335 dernières pages d’une traite en une après-midi. L’écriture est fluide, les autrices arrivent à happer le lecteur, la description des danseurs et danseuses, la pression, nous ne pouvons pas ne pas visualiser le ballet qui se joue sous nos yeux. Et cette fin, le cliffhanger est vraiment bien amené (même si j’étais très frustrée après avoir refermé l’ouvrage) et on veut connaître la suite.

L’intrigue se construit à partir du premier chapitre. C’est le seul qui est du point de vue du personnage de Cassie, avant que les chapitres alternent selon le regard de Gigi, June et Bette. L’alternance des chapitres permet de découvrir des personnages très variés, aux comportements très différents, qui se complètent les uns les autres. On apprend leurs faiblesses, et même s’il est difficile d’en apprécier certaines, on peut parfois ressentir de l’empathie face à certains de leurs émotions. Ils veulent tellement être importants, se sentir applaudis, aimés et respectés, tellement qu’ils ne peuvent s’empêcher de détester ceux qui sont plébiscités.

Focus sur les personnages : Giselle (Gigi) est douce, gentille, elle a des problèmes de santé mais aime beaucoup trop danser. Elle est noire et apparaît ainsi différentes des autres élèves de l’académie. Elle est toujours prête à défendre ceux qu’elle considère comme ses amis. Talentueuse et gracieuse, elle va chambouler l’école. Il y a également June, élève d’origine asiatique, qui travaille toujours très dur, s’affame pour enchaîner les doublures sans accéder aux grands rôles, toujours invisibilisée, et surtout par Bette, élève blanche issue d’une grande famille riche, populaire à l’école, et au bras du plus beau danseur de l’école.

Toute l’histoire tourne et se construit sur le mystère, le non-dit et l’angoisse. L’univers est assez sombre. L’école de ballet, cet univers impitoyable met en scène des adolescents qui ne se prennent pas pour rien, se tirent dans les pattes à tous moments mais pas seulement. Des thèmes très forts sont mis en avant, et globalement assez bien présentés (même si encore une fois, j’aurai aimé voir ne serait-ce que des numéros à appeler à la fin de l’ouvrage) : le racisme et l’invisibilisation prend une place conséquente, tout comme l’élitisme blanc, le pouvoir de l’argent, les déviances liées à la compétition et par conséquent l’ambition malsaine, mais également, la honte que l’on peut ressentir face à son homosexualité ou encore l’infidélité.

Je peux donc conseiller ce livre si vous aimer les ambiances mystère-thriller, les dramas, les jalousies, le monde de la danse (classique surtout) et que vous souhaitez lire un ouvrage presque d’une traite. Mais je vous remets en garde sur tous les éléments qui pourraient déclencher des paniques, TCA et autres phobies.

En conclusion, j’avais beaucoup (trop) de choses à dire sur ce livre mais j’espère que je vous aurais gardé jusqu’à la fin. Cela ne paraît peut-être pas, mais j’ai globalement vraiment apprécié ma lecture. Et vous, avez-vous lu ce roman ? Avez-vous envie de le lire ?
Maxxie.

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12 commentaires

  1. Il y a beaucoup de choses et je suis contente que tu aies décidé de garder cette chronique :)

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    1. Merci pour ton retour, je n'étais pas sûre mais finalement je suis contente d'avoir posté la "grande" version.

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  2. C'est un roman dont j'ai beaucoup entendu parler, mais qui ne me correspond pas spécialement malheureusement...

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    1. Ah ça arrive malheureusement ! On ne peut pas tout lire.

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  3. Je l'ai vu beaucoup passer et il me tente !

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  4. Bravo pour cette chronique ! :)
    Je ne le lirai pas pour les thématiques abordées. Ce n'est pas ce que je recherche en ce moment dans mes lectures. :/

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    1. C'est pour ça aussi que j'ai voulu les mettre en avant, c'est parfois très dur de lire sur ces sujets. Merci beaucoup pour ton retour !

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  5. Je ne connaissais pas du tout ce livre mais je ne pense pas qu'il soit pour moi

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  6. Il a l'air assez dur mine de rien. Je ne suis pas certaine que ce soit pour moi, parce que je n'ai pas l'impression qu'il dénonce vraiment la dangerosité du milieu, et c'est plutôt ça que j'y rechercherai en réalité. Merci de la découverte quand même ! Et prends bien soin de toi <3

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    1. Merci ! S'il le dénonce, ce n'est pas de "la bonne manière" à mon sens oui...

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