16. CHRONIQUE : Moana, tome 1.

juillet 16, 2019

Roman Moana sur parterre de fleurs roses et violettes.
Un roman aux thèmes forts et rempli de personnages féminins aux multiples caractères.

A nouveau, un grand merci à Castermore 
et à Livraddict pour ce service de presse.

Déplacement d’article sur le nouveau blog.
Réécriture d’un article du 14 juin 2018.

Lorsque j’ai vu passer la proposition de service presse de Moana, j’ai été intriguée par le nom, la couverture, le résumé. Je connaissais Silène Edgar de nom et j’ai décidé de me laisser tenter. Alors, de quoi parle Moana ? Globalement, le monde a subit un refroidissement terrible, la Polynésie où vit Moana n’est plus telle qu’on la connaît aujourd’hui. Lorsqu’une jeune fille devient femme, il est de son devoir de se marier pour aider à la repopulation et donc à la reconstruction du monde. Sa famille cache un lourd secret : son arrière-grand mère, celle qui a connu le monde avant la catastrophe. Et lorsque c’est au tour de Moana, elle ne l’entend pas de cette oreille et part à l’aventure.

Une fois lancée dans le roman, les pages se tournent seules. La plume de l’autrice est simple et efficace, accessible aux plus jeunes lecteurs se lançant dans les longs romans ou la dystopie. J’ai un peu trouvé les dialogues surfaits au début mais on s’y fait. L’écriture de Silène Edgar n’est pas trop chargée, ce qui est bénéfique pour les plus jeunes lecteurs mais il est vrai que j’aurais aimé lire quelques descriptions supplémentaires. J’ai eu l’impression qu’il me manquait certains éléments pour être à fond dans ma lecture. Malgré tout, le roman se lit vite, on est pris au jeu, et les courts chapitres offrent à la lecture un dynamisme appréciable.

J’ai énormément aimé les personnages de ce livre. Il y a beaucoup de femmes aux caractères forts. Deux en particulier m’ont marquée. L’héroïne, Moana, une petite fille de 12 ans : c’est à travers ses yeux, son ignorance que le lecteur découvre ce monde post-apocalyptique. A la fois candide et déterminée, c’est grâce à elle qu’on découvre la place peu enviable des femmes dans cet univers : elles ne servent qu'à enfanter, sauf si leurs capacités sont suffisamment impressionnantes pour rejoindre la capitale et travailler pour l'État. Autre protagoniste, Mémine, l’arrière-grand-mère de Moana, celle qui a connu le monde d’avant. Elle porte la symbolique de la puissance de la mémoire, de la transmission intergénérationnelle, de la vieillesse. Autant de thèmes portés par un seul personnage, tellement attachant, sensible et doux, mon gros coup de cœur. Je regrette que les personnages d’Alessandro ou de Chris n’aient pas été plus développés dans ce premier tome.

Au niveau de l’histoire, de trop nombreuses péripéties se terminent trop vite et surtout, sans offrir de véritables résolution. Par moments, c’est trop simple, trop rapide, trop évident, mais un enfant d’une dizaine d’années devrait être séduit. Sans oublier non plus qu’il s’agit d’une trilogie et que les résolutions de ce tome n’en sont peut-être pas. J’ai aimé que l’histoire ne se déroule par en Europe ou aux États-Unis, mais que la capitale du monde soit Pondichéry, ça change et ça fait énormément de bien, c’est un grand oui !

C’est un roman aux thèmes forts qui se termine exactement comme je voulais qu'elle se termine et qui a fait couler quelques larmes sur ma joue. On y parle de famille, de vieillesse, de culture, de mémoire, de deuil, du pouvoir des histoires et de l'imagination, de l'égalité entre les hommes et les femmes. Un livre important pour les plus jeunes, un livre dur parfois mais avec une jolie morale. On y parle d'amour, de propagande, de violence, de peur.

Le parallèle avec le fascisme et la seconde guerre mondiale est prégnant : tous les « inutiles » (ici, les personnes âgées de plus de 60 ans) sont raflés, les villages sont rationnés, les populations sont manipulées par un livre d'éducation unique sur l'ensemble des terres encore habitables et habitées, les histoires sont interdites. Je vous préviens également qu’il y a des scènes très dures à lire, surtout lorsque l’on garde à l’esprit que Moana a 12 ans. Il s’agit d’attouchements, si ce n’est de tentative de viol. C’était osé, ambitieux et courageux de placer cette thématique dans ce roman, mais étant donné que malheureusement, cela peut toucher n’importe qui, le lire pourrait aider des enfants à en parler et à comprendre la violence de ce geste.

En conclusion, le premier tome se suffit à lui-même et en fait un excellent ouvrage d'étude au collège. C’était une lecture très agréable que je vous conseille et j’ai hâte de découvrir la suite !

Avez-vous déjà lu ce roman ? Si oui, qu'en avez-vous pensé ? Et si non, est-ce qu'il vous tente ? Dites-moi tout !

Maxxie.

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15 commentaires

  1. IL me tente particulièrement depuis sa sortie. Tu me tentes beaucoup ! Je l'avais oublié dans un coin celui ci, merci pour la piqûre de rappel

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    1. Je suis ravie de t'avoir rappelé l'existence de ce livre !

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  2. Je l'avais remarqué par sa couverture mais bizarrement, je ne saurais dire s'il me tente ou pas

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    1. Dans ces cas-là, je note les titres en mode "si je le croise à la bibliothèque ou dans une boite à livre" haha.

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  3. C'est un roman qui me fait toujours autant envie, j'adore l'univers et je suis passionnée par cette culture en plus !

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    1. On ne parle pas vraiment de la culture telle qu'elle existe aujourd'hui, le monde a changé, mais ça reste très intéressant !

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  4. Je ne pense pas que je pourrais aimé ce lire, mais j'aime beaucoup sa couverture qui est très mystérieuse.

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  5. Il m'intriguait, mais le côté trop simpliste dont tu parles me refroidit ;)

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    1. Oh non, mince. J'espère que si un jour tu le croises à la bibliothèque, tu pourras lui donner une chance :)

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  6. Je ne pense malheureusement pas m'arrêter dessus

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  7. Je suis contente de retomber sur ton blog (un peu par hasard je l'avoue). Ca faisait bien longtemps que je n'étais pas venue te lire.

    Pourquoi pas pour ce livre, s'il est à la bibliothèque je pourrais sans aucun doute l'embarquer dans mon sac. Surtout que sa couverture le rend très reconnaissable.

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Le portrait est un dessin de Lise, merci beaucoup ♥